Le terme “printomne” alias “sprintermn” a été inventé par une amie pour décrire ce temps particulier que l’on a au Royaume Uni, ou il fait froid le matin, chaud l’après midi et le déluge le soir, à peu près une bone partie de l’année. C’est un terme difficilement traduisible en Français, alors j’ai trouvé cette contraction .
Je n’ai pas eu d’été cette année, juste un long printomne qui a duré de mai jusqu’à octobre. On a eu 2 semaines de canicule en juillet, et le reste du temps un temps bizarre ou je portais des couches de vêtements pour sueur ensuite.
Comme toujours, j’ai passé mon temps à voyager d’un endroit à l’autre, à vider mes valises pour en remplir d’autres. Ma vie est devenue un entremêlement de contraditions.
J’ai rencontré de nouveaux amis et ai perdu des anciens, et je ne saurais jamais pourquoi et c’est dommage. Mais une chose que j’aurais appris est qu’aimer quelqu’un n’est pas suffisant pour qu’une relation marche.
J’ai continué de critiquer la France à tout vas dans mes articles ici et là, et pourtant chaque fois que je passe à côte de St Pancras, mon coeur se serre.
J’ai écris des sketches sur des bébés morts et ai pleuré toutes les larmes de mon corps quand de vrais bébés sont morts. La mort fait parti de la vie mais il me semble que jusque la mienne s’en suive, je ne m’y habituerais jamais.
Nombreux sont les objectifs que je m’étais fixé et nombreux sont ceux que j’ai réalisé et pourtant…
Quand j’avais 17 ans et que je parcourais Berlin j’avais d’étranges rêves à propos de l’été et maintenant je ne me rappelle plus la dernière fois que j’ai pris des vacances. Ecrire est devenu un boulot à plein temps, et c’est marrant comment à l’époque j’étais persuadée que j’échouerais et n’aurais pas d’autres choix que de passer l’arme à gauche comme mon cher John Kennedy Toole. Et maintenant que ma trajectoire à pris le tour prévu, quoique surprenant, je m’en rends compte que ça ne vas pas forcément être le cas.
(crédits: Les young producers du théatre Stratford East)
Ce printomne, deux de mes pièces ont été joué dans des théatres brittaniques, le Stratford East et l’Embassy Theatre avec la compagnie Talawa. J’ai écris une dizaine de courts, certains disponibles en lignes. J’ai aussi écris des articles pour le Guardian, xo Jane, etc. J’ai eu mon premier job (payé, yass!!) pour un show brittanique qui sortira l’année prochaine.
(photo prince par la compagnie théatrale Talawa)
Et il est devenu apparent que je ne suis pas très comfortable avec le concept de “succès”. Le succès change la perception que les autres ont de soi, comme le disait Madonna. Une fois un certain statut atteint, les gens ne peuvent plus s’identifier à soi, ne peuvent plus comprendre que les autres restent humains.
On est placé dans une boite et personne ne veut vous entendre dire vous voulez en sortir, ou que vous ne vous considérez pas comme tel. Personne ne veut savoir la vérité derrière le mythe de vivre ses rèves, ou d’exercer une profession que de nombreuses personnes fantasmes d’exercer sans pou autant se jetter à l’eau.
L’idée du succès est une sorte de télépone arabe. une fois que vous avez répété que vous êtes un/une créative avec du potentiel à un nombre suffisemment grand de personnes, ils finissent pas y croire. A leur tour, ils répèteront à d’autres que vous êtes, effectivement, un/une artiste talentueux et c’est ainsi que des gens qui ne vous ont jamais lu/jamais vu n’hésiteront pas à vous croire…en dépit de preuves. C’est marrant parce que, j’avais beau être persuadée que j’allais réussir, une partie de moi n’y croyait pas, ou plutôt ne croyait pas mes profs, mes “potes”, ma famille qui me disaient que j’échouerais.
Et me voici maintenant et la mélodie qu’ils sussurrent à mes oreilles est bien différente.
Love this. Very beautiful writing.
Waooh t’as du talent Aude, tes mots resonnent trop fort!! ne baisse pas les bras.