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Je n’arrive pas à croire que cela fait plus de 6 mois que je n’ai pas écrit. Ce n’est pas par manque de temps pourtant, quoi que j’ai couru un peu partout, pour un faire un max de choses sans vraiment me reposer. J’ai fêté mon anniversaire et j’ai été très heureuse, j’ai voyagé, j’ai travaillé, comme d’habitude, mais peut être pas avec la même fréquence. Il y a une drôle de chose qui se passe, surtout en cette saison de remise de prix, c’est de voir des connaissances du métier qui voient enfin leur carrière décoller, s’approcher de leur rêves, quand tel n’est toujours pas le cas pour tant d’autres derrière eux.  Et combien regardent les succès récents d’acteurs comme Omar Sy et Jean Dujardin en ce disant: “Plus tard ce sera moi?”? Le plus triste étant que pour au moins les 3/4 d’entre eux, ce ne sera pas le cas.

Je pense sincèrement qu’exercer une profession artistique, aussi insécure et difficile, avec un si faible taux de réussite et tellement de compétition, ne vaut sincèrement pas tout ses galères. C’est bien beau d’y croire quand on est jeune, mais quand on vieillit, qu’on a une famille et qu’on veut se poser, est ce que cela vaut la peine de continuer à s’entêter à vivre de petits boulots en attendant le “grand” rôle, l’éditeur qui enfin, nous prendra sous son aile, ou je ne sais quoi encore?

Quand on ne connait personne dans ce milieu, on est rien et quand on est rien, on avance pas. Personnellement, le temps continue de passer, et je ne fais que vieillir, et même si je ne vois pas arrêter ce que j’ai fait toute ma vie, je ne comptes certainement plus jouer les règles du jeu, puisque personne ne les suit de tout façon. Personne ne m’a demandé de faire ce que je fais (pour être honnête ce serait plutôt le contraire, puisque tant de gens dans ma famille me mettent la pression pour tout abandonner et que le pire, c’est qu’ils n’ont pas tort) mais il y a malheureusement une différence fondamentale entre être heureuse et réaliser mes rêves et la manière dont je m’y prend actuellement est loin, très loin de me satisfaire. Tout les jours, devoir courrir derrière des personnes qui de tout façon, n’en ont rien à faire de ton travail ou de ce que tu as à apporter, c’est lassant à la longue. Mais il est indispensable de connaitre des gens pour avancer, pour nous autres qui avons de l’ambition. Quelquefois je me dis que la situation la plus idéale, finalement, n’est-elle pas de faire comme JD Salinger, s’isoler dans un endroit reculer pour faire de l’art que l’on sera seul à voir, à lire et à en profiter?

Je me dis que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue si on vit pas ses rèves. Mais autour de moi tant de gens ont abandonné les leurs, parce qu’ils ne se voient pas mener une vie de bohème. Tant d’autres en auraient envie, mais ne le feront pas parce que voyez vous, c’est la crise et même un master ne garantie pas qu’on atterrira pas à MacDo pour avoir ne serait ce que de quoi payer son loyer. Quand je serais morte, ces choses qui ont de l’importance pour moi, faire plaisir à ma famille, être une bonne fille, ne pas sacrifier mes études pour un idéal,  tout ça n’aura plus d’importance. Les seuls qui resteront seront mes livres, mes films, mes passages à la télé et à la radio et les souvenirs/ l’inspiration que j’aurais réussi à susciter chez les autres.

C’est assez drôle, parce que professionnellement en tout cas, j’ai toujours su ce que je voulais assez tôt et maintenant que je subis cette crise de la quarantaine 20 ans trop tôt, que bien que je sache que la vie n’est pas juste, c’est une réalité que je narrive pas à accepter, maintenant je la constate, et particulièrement dans mon cas, je ne suis plus si sûre que ça d’arriver au but. A quel moment sait on que l’on doit continuer? Ou abandonner?

Je me dis qu’il serait peut être temps de me réorienter tant qu’il en est encore temps. Si je deviens notaire, je sais que je ferais infiniment plaisir à ma famille :). Et puis, ça a l’air d’être un métier passionant

Et pour finir, je me rappelle cette phrase très philosophique que les PussycatDolls ont chanté, à savoir que dans la vie, “il faut faire attention à ce qu’on désire, parce qu’on pourrait très bien finir par l’obtenir. Et alors la…

Je suis fatiguée. Quel que soit la solution que je choisi, je perds au change. Je fais les choses à moitié. Le droit à moitié, l’écriture à moitié, l’art dramatique à moitié. Pas étonnant que je ne réussisse pas. A quoi ça sert de me tuer dans un domaine que je ne veux pas faire? Je veux juste assumer qui je suis.

One Response

  1. Salut,
    J’ai lu ton post, je ne connais pas ton blog, ni ton travail ..bref je suis arrivée un peu par hasard. Je voudrais juste réagir sur ce que tu as écris et te poser quelques questions, libre à toi d’y répondre.
    Penses tu avoir du talent?
    Ce n’est pas une critique mais tu écris ” assumer qui je suis”, si tu t’identifies à la litérature, au cinéma et penses que c’est la définition de ce que tu es de quoi t’inquiètes tu?
    Le talent n’a pas besoin de reconnaissance, ni de se prouver, il n’a pas besoin des mots “réussite”, il se vit selon moi. Celui qui travaille au Mac’do pour se nourir ou se loger vit peut être d’autre chose, quelque chose qu’il fait chaque jour, chaque seconde et qui suffit à vivre une vie de bohème.
    Avoir de l’ambition de nos jours qu’est ce que c’est? être soi même c’est finalement avoir de l’ambition pour moi, ne pas se laisser guider par ce que les autres désirent ou pensent..
    Dans ton post, ce qui ressort c’est la recherche de sécurité à travers l’art que tu exerces ( “n’en ont rien à faire de ton travail ou de ce que tu as à apporter, c’est lassant à la longue. Mais il est indispensable de connaitre des gens pour avancer, pour nous autres qui avons de l’ambition”. C’est dans ce passage de “l’egocentrisme” pour moi. Je ne souhaite pas te critiquer mais juste poser les limites de ton raisonemment et si tu le souhaite en discuter. J’ai peut être tord, car je ne te connais pas.
    Ce que je veux juste souligner c’est que, si c’est vraiment ce que tu respires, ton art se dévellopera au fur et à mesure de tes expériences. il ne diminu jamais, alors que tu te réorientes ou pas..ce que tu es c’est ce que tu fais chaque seconde, tu ne le vois pas, parce que tes émotions l’obscurcies. Mon conseil: c’est de vivre tes déceptions, ne rien forcer et au fur et à mesure sans te convaincre et peu importe où tu te trouves, tu seras heureuse. Ps: Je pense aussi qu’avoir des buts dans la vie c’est le meilleur moyen de prendre un chemin illusoire construit sur des croyances fausses, une recherche de sécurité qui comme tu le dis nous échappe tous! ( Master=>Mc do), on général même sans but figé et en se faisant confiance on s’en sort beaucoup mieux car on laisse bcp de place aux imprévus et aléas, mais aussi on se donne le moyen de mieux/bien se connaître.

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